Amplepuis, d'hier à aujourd'hui...

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    Population : 4840 habitants
    Altitude : 425 mètres
    Superficie : 3844 hectares

    Située sur le versant océanique des Monts du Beaujolais ou Beaujolais Vert, Amplepuis occupe une situation spécifique entre des villes moyennes, des métropoles et une riche campagne forestière et bocagère de 336 à 868 mètres d’altitude.

    Son nom apparaît pour la première fois en 1086 dans une charte de l’abbaye de Savigny, abbaye bénédictine fondée au IXème siècle par Leidrade archevêque de Lyon.
    On trouve cependant des traces beaucoup plus lointaines comme au lieu dit Les Salles  (époque magdalénienne ?), au lieu du Terrail près du château de Rochefort pour des poteries gauloises ; l’ancienne voie de communication reliant la Saône à la Loire devenue voie romaine passe au lieu dit « La chapelle des Fous ».

    Après les périodes troublées par les invasions de divers peuples de l’Europe Centrale, ce sont les Francs Saliens venus de la rive droite du Rhin qui s’installent au VIème siècle.

    L’abbaye de Savigny (première date 817) étend pendant sept siècles son autorité religieuse sur la région puisqu’elle nomme à la cure d’Amplepuis. Charlemagne organise son royaume et installe dans chaque bourg de petites garnisons, à la tête desquelles il place ses compagnons d’armes ; c’est ainsi qu’apparaît le nom des Centarben d’abord comme prévôt puis comme « capitaine-châtelain » dont la charge vers l’an mil devient héréditaire.

     Une descendante de la famille Ricoaire, épouse en deuxième noce Guichard II sire de Beaujeu, qui  prend le titre de baron d’Amplepuis. Tandis que l’abbaye de Savigny a puissance temporelle et spirituelle sur la cure d’Amplepuis de 1000 à 1300 environ, le bourg passe tour à tour sous l’administration des comtes du Forez, des sires de Beaujeu ou des archevêques de Lyon par le jeu des successions ou des ambitions politiques. L’importance de l’abbaye décline à partir du XVème siècle lorsque le roi et l’archevêque nomment les abbés.

    En 1364 la cure est incendiée par les « Tards Venus », mercenaires enrôlés pendant la Guerre de Cent Ans. D’après un livre terrier (registre où sont consignés tous les droits et biens d’un seigneur) on remarque que le bourg a plusieurs portes d’où l’existence possible d’un rempart.

    Pierre II de Beaujeu, époux d’Anne de France, fille de Louis XI, devient en 1483 baron du Beaujolais.

    En 1559, le vieux castel d’Amplepuis est en ruine. En 1578, la baronnie d’Amplepuis passe à la famille de Rébé qui possède un fief à Amplepuis depuis plusieurs années. Sous Louis XI un Rébé prend part à l’expédition contre la Bourgogne. Signalons les autres fiefs d’Amplepuis : Brégades, La Goutte, Montchervet et Rochefort. L’un des plus illustres membres de cette famille, Monseigneur de Rébé, né à Amplepuis en 1587, est archevêque de Narbonne et Primat du Languedoc en 1628. Il décède en 1659.Une période difficile commence en 1597 avec une épidémie de petite vérole puis de 1628 à 1631 une épidémie de peste, la famine en 1694 accompagnée d’épidémies et les méfaits de la guerre avec le passage des troupes ; Hyacinthe de Rébé brigadier des armées du roi meurt pendant la campagne des Flandres (Guerre de Dévolution à partir de 1667). Les malheurs continuent avec le terrible hiver de 1709,  des  épidémies ou des fléaux agricoles en 1718, 1765,1766, 1781. La baronnie d’Amplepuis est vendue à la famille du Sauzay. En 1751 la seigneurie est élevée au titre de Marquisat .

    La période révolutionnaire pose un cruel dilemme à la population surtout lorsque sont promulguées les lois sur le serment des prêtres et contre les prêtres réfractaires. Le premier maire de la commune, l’abbé Cortay, élu le 28 février 1790 est arrêté le 29 juin 1791 et guillotiné à Lyon le 8 nivôse an II (28 décembre 1793).

    Amplepuis est dans l’ancien département de Rhône-et-Loire, créé le 4 mars 1790 ainsi que 82 autres départements, à partir de la Généralité de Lyon constituée des anciennes provinces du Lyonnais, du Beaujolais et du Forez. Son existence est de courte durée puisque le 12 août 1793 à la suite du soulèvement de la ville de Lyon contre la Convention nationale, un décret 19 novembre 1793 décide de la partition du département pour réduire l’influence de Lyon sur les districts de Montbrison, Roanne et Saint Etienne.

    Amplepuis est en 1789  siège de justice de paix puis chef lieu de canton mais cette fonction disparaît à la suite de l’attaque au Pin Bouchain le 11 février 1798 d’un convoi emmenant des prêtres réfractaires au bagne ; cet épisode sanglant désigne Amplepuis et sa région comme fidèle aux traditions de l’Ancien Régime. Un arrêté du 7 novembre 1801 supprime alors le canton et la ville ne retrouvera ce titre qu’en 1869 après plus de soixante ans de réclamations ! Elle part à nouveau ce titre en 2015, lors du nouveau découpage administratif du département du Rhône.

    Amplepuis bénéficie de 1850 à1925 d’un essor démographique et économique grâce au développement de l’industrie textile, tissage, fabrication de tissus fantaisie, effilochage des déchets de soie, couvertures de laine… Les industriels trouvent une abondante main-d’œuvre locale, de la force motrice, la qualité de l’eau, une proximité de Lyon et des voies de communication. Mais lentement cette époque prospère s’estompe et la transition avec les nouveaux besoins, le commerce international, l’importance des grandes villes « assoupit » la commune.

    Depuis quelques années la population augmente, des industries s’installent et elle attire une population jeune qui recherche la campagne tout en étant proche de Lyon grâce à sa gare.

    ©Les Amis du musée B. Thimonnier
    Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques d’Amplepuis.